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Wednesday, 27 August 2008
OPTICA: Janice Kerbel | Claudia del Fierro ESP/ENG
Janice Kerbel /Claudia del Fierro
6 septembre - 11 octobre 2008/September 6 - October 11, 2008
vernissage/opening: 6 septembre - 15h/ 6 September- 3pm
galerie principale /main gallery:
Janice Kerbel
Commissaire/curator: Marie- Josée Lafortune
de l'artiste | Image courtesy of the artist.
Janice Kerbel a fait son entrée dans le monde de l’art de curieuse façon : en imaginant le vol d’une banque à Londres dans ses moindres détails. Bank Job, 1999, répertorie avec une minutie chronométrée les étapes à suivre, documentant la banque sous différents angles, donnant le plan du lieu, de la ville et la route à prendre pour s’enfuir avec le butin. Cette méthodologie distingue la pratique de Kerbel qui s’intéresse à la notion de document dans une forme fictionnelle. Dans ses projets, l’artiste reprend des convention, réfère à des époques et à des savoir-faire qu’elle étudie à la manière d’une anthropologue, recueillant sur le terrain et s’adjoignant les services d’experts. Le corpus d’œuvres qu’elle a créé est d’une grande sobriété et reprend des stratégies conceptuelles où le langage, le texte performé, est une composante essentielle.
Three Marked Decks, 1999, est une œuvre constituée de trois jeux de cartes (Piatnik Vienna [standard], Bicycle Riderback [poker] et Bee Special Diamondback [blackjack]). Chaque jeu est imprimé sur une feuille. À prime abord, leur design semble conforme aux modèles existants. Pourtant, un œil averti repèrera les retouches à l’endos et détectera leur potentiel en observant la perte d’un motif (le nombre de pétales d’une rosette décorative indiquant la valeur de la carte) ou la subtile prolongation d’une spirale. L’exercice n’est pas facile car il requiert une autre « expertise ». Il condense, à lui seul, ce qui fait la signature de Kerbel : un phénomène perceptuel dont le regardeur est le sujet « invisible ». La particularité de ses œuvres réside dans la promesse d’une action dont la réalisation ne se concrétisera jamais. Elles restent au seuil de cette promesse, nous invitant à imaginer et à prolonger ce qu’elles proposent conceptuellement sur papier.
Remarkable, 2007, est une série d’affiches typographiques conçues pour la foire d’art Frieze de Londres, dans laquelle l’artiste annonce l’avènement de situations extraordinaires imaginées en réponse à ce contexte de foire. Le texte est performatif dans sa forme ; le choix et la taille des caractères dictent la lecture qui souligne le caractère événementiel de l’œuvre. Chaque affiche relate l’exploit, le haut fait, d’une personne remarquable à qui l’on confère des propriétés surnaturelles. La nature de ces exploits est une série de déclinaisons sur l’acte de voir, de regarder, d’affiner sa vue afin de percevoir le phénomène annoncé (l’œuvre d’art). Initialement placardées, les affiches conservent en galerie toute l’immédiateté dont le texte est porteur. À l’instar de Three Marked Decks, cette série démontre la compréhension que Kerbel a des codes (visuel et textuel) et des conventions esthétiques qui permettent à sa pratique d’exister et de trouver un équilibre entre l’action et la pensée, la rationalité et l’imagination, l’abstraction et la représentation.
Janice Kerbel vit et travaille à Londres où elle détient une maîtrise en beaux-arts du Goldsmith’s College de l’université de Londres. Elle expose régulièrement au Royaume-Uni et participe à de nombreuses expositions internationales. Sa pratique conceptuelle comprend un corpus d’œuvres sur papier et également des performances (Ball Game, 2008), certaines conçues pour la radio (Nick Silver Can’t Sleep, 2006 – Artangel, produit et diffusé à la BBC Radio 3), et des projets d’édition (Deadstar: A Ghost Town, 2006 – Locus +, Newcastle). En 2007, elle prenait part à la Biennale de Montréal.
Janice Kerbel est représentée par la Galerie Karin Guenther, Hambourg, Allemagne. Optica tient à remercier la galeriste pour sa contribution.
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Janice Kerbel made a peculiar entrance into the art world: in Bank Job (1999), she meticulously envisioned a bank heist in London, providing a minutely itemized timeline of the steps to follow, with views of the bank from various angles and plans of the building, the city, and the escape route. The methodology, with its penchant for fictionalized documents, is characteristic of Kerbel’s practice. The artist takes up conventions, period references, and recognized expertise that she applies and studies like an anthropologist, examining field samples and consulting with specialists. Quite spare and restrained, her work borrows from conceptual strategies in which language and performative text are essential components.
Three Marked Decks (1999) consists of three decks of cards—Piatnik Vianna (standard), Bicycle Riderback (poker), and Bee Club Special Diamond Back (blackjack)—, each set of which is printed onto a sheet. On first glance, the designs seem to follow their models. On closer inspection, however, one makes out slight alterations in the patterns. Practised viewers will recognize their potential, with the absence of a motif, the number of petals on a decorative rosette, or the subtle extension of a spiral indicating a card’s value. The exercise requires a certain “expertise” and, as such, encapsulates the particularity of Kerbel’s work: a perceptual phenomenon in which the viewer is the “invisible” subject. Her creations, offering the promise of an action that will never be realized, lie on the threshold of this promise, inviting us to imagine and extend what they conceptualize on paper.
Remarkable (2007) is a series of typographical posters announcing fantastic situations that Kerbel envisioned in response to the context of the Frieze fair in London, for which the artist conceived the work. The text is performative, as the size and form of typeface governs one’s reading of the work and emphasizes its event-making nature. Each poster tells of the exploits of a remarkable woman demonstrating supernatural qualities. These exploits are a series of variations on the act of seeing, of looking, of honing one’s vision so as to perceive the announced phenomenon (the work of art). Initially put up in and around the fair, the posters preserve all their immediacy and textual impact in the gallery. As in Three Marked Decks before it, this series demonstrates Kerbel’s understanding of the codes (visual and textual) and aesthetic conventions that sustain her work and allow it to balance action with thought, rationality with the imagination, abstraction with representation.
Janice Kerbel lives and works in London, England, where she obtained< a master’s in fine arts from Goldsmith’s College, University of London. He work is often shown in the United Kingdom and she participates in many international exhibitions. Apart form works on paper, her conceptual practice also comprises performances (Ball Game, 2008), radio plays (Nick Silver Can’t Sleep, 2006 – Artangel Interaction, for BBC Radio 3), and publishing projects (Deadstar: A Ghost Town, 2006 – Locus+, Newcastle). She took part in Biennale de Montréal 2007.
Janice Kerbel is represented by Karin Guenther Gallery, Hamburg, Germany. OPTICA would like to acknowledge the gallery for its contribution to this exhibition.
Œuvres en galerie | works in the gallery :
Three Marked Decks, 1999.
Piatnik Vienna (standard) ; Bicycle Riderback (poker) ;
Bee Special Diamondback (blackjack)
3 lithographies offset (encadrées) | 3 offset lithographs (framed)
800 x 1 000 mm
Remarkable, 2007- 2008.
Iggy Fatuse, Human Firefly ; Faintgirl ; Double Attraction, Crystal and Blindspot ; The Regurgitating Lady (2007) ; The Temperamental Barometric Contortionist (2008).
Gravures sur papier affiche (encadrées) | silkscreen print on poster paper (framed)
1067 x 1 575 mm
Claudia del Fierro, Politicamente Correcto, 2001.
Vue de l'nstallation. Installation view. Vidéo et robes | Video and dresses.
Image reproduite avec l’aimable permission de l'artiste | Image courtesy of the artist.
Les vidéos de Claudia del Fierro, présentées chez OPTICA, documentent des performances réalisées dans des lieux publics. La nature des actions rappelle a priori les œuvres vidéographiques des années 1980 au Québec, à mi-chemin entre la fiction et le documentaire. Privilégiant une captation en direct, del Fierro ne se soucie pas de peaufiner une image, ni de l’esthétiser. Elle se préoccupe davantage d’être au service d’un contenu, le plus souvent social et féministe. Il s’en dégage un fort sentiment d’appartenance teinté d’humour. Au travers de ces bandes et dans sa pratique en général qui combine documents visuels et audio, c’est la critique d’une société qui se profile, le climat d’incertitude et de surveillance (dans l’espace public), la précarité de l’être, le statut de la femme chilienne, le rôle des classes, des médias et celui de l’artiste dans sa communauté.
Identica, 2000 illustre candidement le phénomène du concours télévisé, calqué sur le modèle américain. Ici, on ne peut rester indifférent au déroulement de ce concours, diffusé à la télévision nationale, et au sort réservé à la gagnante. Le montage chaotique porte à croire qu’il s’agit d’une fiction où la secrétaire, personnifiée par del Fierro, est l’héroïne tragi-comique de la soirée. Cette vidéo porte un regard cru, sans filtre, sur les médias, surtout sur les stéréotypes véhiculés par le petit écran qui imite la culture hollywoodienne.
Politicamente Correcto, 2001, est une action qui se déroule dans un quartier industriel de Santiago. Sur une base quotidienne et durant plusieurs semaines, l’artiste s’est infiltrée, au moment de la pause, dans une usine de textile où travaille un grand nombre de femmes. Chaque jour, elle est vêtue d’une robe de couleur identique à celle des travailleuses. Ayant déjà peu de temps pour échanger, aucune d’entre elles ne remarquera sa présence. En imitant un code vestimentaire, del Fierro soulève des questions d’éthique et de politique sur le rôle de l’artiste et sur les limites de l’art, en s’introduisant dans l’espace de l’autre.
En galerie, la vidéo, qui documente cette action, est présentée conjointement avec les robes portées par l’artiste. Le nombre de robes forme une colonne qui est elle-même à l’échelle de la Chilienne moyenne. Cette installation a été présentée au Musée d’art contemporain de Santiago quelque temps après l’action de l’artiste et la fermeture de l’usine. C’est la première fois qu’elle est montrée dans son intégralité à l’extérieur du Chili.
Depuis, del Fierro est passée derrière la caméra d’où elle observe l’environnement et la condition des autres, celle d’être immigrant dans The Sweet Promise, 2006, et de vivre en autarcie dans Wild Life, 2008.
Claudia del Fierro vit et travaille à Santiago (Chili) où elle détient une maîtrise en arts visuels de l’Université du Chili. Elle a exposé au Chili et a participé à de nombreuses expositions à l’international dont Göteborg (Suède), Melbourne (Australie), Rotterdam (Pays-Bas), New York (É.U.), en plus de prendre part à la Novena Bienal de Arte de la Habana, à Cuba, et à la IV Bienal Mercosul, à Porto Alegre, au Brésil. En 2008, elle était artiste en résidence à IASPIS, à Stockholm.
Documenting actions carried out in public spaces, the videos that Claudia del Fierro is presenting at OPTICA might first seem to recall the video work done in Quebec in the 1980s as they play with the border line between fiction and documentary. Del Fierro favours live recording and places much less emphasis on touching up or aestheticizing the image. Social or feminist content is her main concern, imbuing all her work with a strong sense of commitment—and a touch of humour. Her videos combine visual and audio elements to delineate a social critique focusing on the climate of uncertainty, surveillance in public spaces, the vulnerability of existence, the status of women in Chile, class relationships, the media, and the role of the artist in society.
Identica (2000) is the candid illustration of an American-styled televised contest. Broadcast nationally, the contest and the fate of its winner cannot leave us unmoved. In a chaotic montage that suggests a fiction, del Fierro plays a secretary, the tragicomic heroine of the evening. This video casts a raw, unfiltered gaze on the media, especially on the stereotypes conveyed by the small screen’s Hollywoodian imitations.
Politicamente Correcto (2001) documents an action that was performed in an industrial neighbourhood of Santiago. Every day, for several weeks, del Fierro snuck into a textile factory when its many female workers were taking their break. On every visit, she wore a dress of the same colour as that worn by the workers. With little time for conversation, the women didn’t notice the artist’s presence. Imitating others’ dress code and infiltrating their space, del Fierro raises ethical and political questions on the role of the artist and the limits of art.
The gallery exhibition documenting the action includes both the video and the dresses worn by the artist. The dresses are stacked to form a column that reaches to the height of the average Chilean woman. This installation was presented at Santiago’s Museum of Contemporary Art some time after the artist’s action and the closing of the factory. This is the first time it is shown in its entirety outside Chile.
Del Fierro has since gone behind the camera to observe the environments and conditions of others: those of immigrants in The Sweet Promise (2006), and of people choosing to live in natural self-sufficiency in Wild Life (2008).
Claudia del Fierro lives and works in Santiago, Chile, where she received a master’s in visual arts from the University of Chile. She has exhibited in Chile and participated in many exhibitions abroad—Göteborg (Sweden), Melbourne (Australia), Rotterdam (Netherlands), New York (U.S.)—, taking part in the Novena Bienal de Arte de la Habana, in Cuba, and the IV Bienal Mercosul, in Porto Alegre, Brazil. In 2008, she was artist in residence at IASPIS, in Stockholm.
Œuvres en galerie | works in the gallery :
Identica, 2000 – DVD 3,57 min
Politicamente Correcto, 2001 – DVD 3,15 min, robes | dresses
Présentation et discussion avec l'artiste (anglais et espagnol) | Artist talk (english and spanish)
4 septembre | September 4 2008 _5 à 7 au GIV
Groupe intervention vidéo
4001, rue Berri local 105
Montréal (Québec)
H2L 4H2
Tél: (514) 271-5506
info@givideo.org
www.givideo.org
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